Fragments de Joie

2014-2024

Fragments de Joie, Installation à Rue Fleuriau, La Rochelle. Photo par Mélanie Chaigneau. 2022

 

Dans la série "Fragments de Joie", l'attachement, la construction et la fragmentation de soi lors du développement de jeunes personnes minoritaires dans la société contemporaine sont inspiration pour la création de ces portraits de super-héros fictifs de la culture populaire, cette série met en scène des enfants en lutte, abandonnés et marginalisés par la société, devenant ainsi les véritables super-héros du monde réel. Les visages emblématiques de la lutte antiraciste, tels que Gianna Floyd, la fille de George Floyd, et Assa Traoré, symbole de la lutte noire en France, sont également représentés dans les rôles de Wonder Woman et de Lanterne Verte, contribuant ainsi à la lutte anti-discrimination.

Ces œuvres offrent un nouveau visage aux personnages emblématiques des bandes dessinées, avec les t-shirts des super-héros qui donnent leur nom à l'œuvre. Ces objets trouvés sont transformés dans l'atelier, puis temporairement réintroduits dans la rue ou dans des lieux d'élite afin d'éveiller un débat sur l'inclusion et la réparation historique des personnes subissant une injustice sociale par un système qui les pousse à la marge de la société. Cette pratique artistique multidisciplinaire, mêlant photographie, peinture et performance, réinvente le faciès du super-héros et crée des images inclusives qui soutiennent les luttes sociales.

Les images sont délibérément fragmentées par les lattes du sommier, laissant ainsi au spectateur le soin de compléter mentalement le reste de l'image.

Au premier regard, une image découpée, tranchée, fragmentée. L'objet, un sommier lit. Presque, mais pas toujours, récupéré des rues. Objet qui fait allusion au lieu de repos, de vie et d'amour. Objet socle du corps qui rêve. Mais aussi objet qui fait penser à mon lieu de naissance de par sa construction et son architecture. Cette composition faite de fonte et de bois, souvent de provenance des forêts d'Amérique du Sud, rappellent les constructions brutalistes et d'urgence des Favelas de Rio de Janeiro, lieu où je suis né.

Ces visages peints sur les sommiers sont soit des personnes rencontrées, soit des images retravaillées en utilisant le visage de militants, ou mon propre portrait.

Je commence à m'intéresser à l'attachement en tant que processus instinctif destiné à assurer la survie de l'espèce suite à plusieurs visites à des maisons d'accueil d'enfants et bidonvilles dans ma ville natale. L'objet-toile m'est d’abord venu comme support pour y peindre ces visages photographiés à main levée. Il suffit d'un grand lit pour que toutes les couleurs du monde trouvent du repos.

Œuvres présentées dans plusieurs collections publiques et privées.

acrylique, huile et feutre sur sommier-lit adulte, vernis marin, cadre en acier

2014 - 2024